1) Au temps du fleuve sauvage
Le lit majeur du fleuve s'étend depuis les premières hauteurs de la ville, à partir de la courbe de niveau de 30 mètres, jusqu'aux terrasses alluviales d'Allonnes. Comprenant le Thouet, la Loire et l'Authion, il peut atteindre une largeur d'environ 8 km ; dans ce vaste complexe alluvial, les crues n'atteignent pas une grande hauteur ; dans la Vallée, quelques tertres, les montils, dépassant la cote des 25 mètres, présentent des traces d'habitat préhistorique. Mais, d'une façon générale, le terroir de Saumur reste désert jusqu'aux approches de l'an mil. La ville s'est développée sur des terrains marécageux et représente une victoire sur l'eau.
Voir, Récit, au chap. 1,
- Plan à l'époque
de la Préhistoire
- Plan du Gallo-romain et
du Haut Moyen Age ( seul un axe passant par le pont Fouchard
et par la rue des Moulins présente de nombreux vestiges ).
- Plan toponymique ( les
noms d'époque médiévale dominent sur le territoire
de Saumur ).
Le lit apparent de la Loire,
bien plus large qu'aujourd'hui, comporte habituellement cinq bras,
encombrés par un réseau complexe d'îles.
- Voir historique particulier
du bras de la Croix Verte en Rues/Croix-Verte
- Une légende encombrante : Chap.
3/ La Vienne coulait-elle à Saumur ?
- La rive gauche du fleuve n'est pas régularisée
par les quais comme aujourd'hui. Elle forme des indentations profondes
dans le quartier de Fenet( les hautes maisons de la rue du
Bellay étaient au bord de l'eau ), sur l'actuelle
place de la République (au milieu de laquelle coulait le
bras de la Poissonnerie ) et elle atteint le côté
nord de l'église Saint-Nicolas ( qui apparaît
sous le nom de " Saint-Nicolas de la Rive " ).
2) Un endiguement continuel
Chap. 3 / Les premières turcies et la conquête de la Vallée
Non seulement les levées sont sans cesse consolidées et surélevées, le niveau de la voirie est rehaussé d'environ deux mètres en sept siècles.
3) Les grandes crues
Sur le vaste marécage que constitue la ville et les îles, les inondations spectaculaires sont fréquentes. Les plus dramatiques se sont produites en 1615, en 1770 et en 1791. Les anciens ponts sont régulièrement emportés.
Au XIXe siècle, la Loire atteint des hauteurs exceptionnelles en 1856 et en 1866. La première crue fait de gros ravages dans la Vallée en raison d'une rupture de la levée, mais la ville échappe au désastre.
Sur l'échelle des crues placée à l'entrée méridionale du Pont Cessart apparaissent les plus fortes crues enregistrées à Saumur depuis la fin du XVIIIe siècle : 1856 ( à 7 m ), 1866, 1843 ( qui constituait un premier record marqué en gros chiffres ) - ensuite, nettement au-dessous, 1910 ( à 6,40 m ) et 1790-1791. Voir : les colères des fleuves.
Aujourd'hui, seule l'île d'Offard n'est pas protégée contre les hautes eaux et est envahie régulièrement, en particulier la rue de la Marine.
4) La débâcle des glaces
Encore plus redoutée que les inondations, la brusque débâcle des glaces cause de gros ravages ; elle emporte des ponts ; elle est particulièrement spectaculaire en janvier 1768 ( chap. 15 ).
En janvier-février 1880, l'embâcle des glaces en amont de Saumur constitue un spectacle grandiose et plutôt inquiétant, mais finalement peu dévastateur ( images dans Saumur en estampes, n° 120 à 127 et chapitre 36 ).
5) Les mutations des voies d'eau
Au XVIIe siècle. Les témoignages et les plans sont formels, les bras septentrionaux du fleuve sont moins alimentés et la navigation, intense jusqu'ici, s'y ralentit. Le bras méridional devient alors - et alors seulement - le bras principal ; les courants s'y montrent violents, ils emportent souvent les ponts, ils détruisent de nombreuses îles ou les font migrer vers l'aval. Aucune explication satisfaisante de ce phénomène n'a été donnée.
Depuis le XVIIIe siècle. Le lit d'étiage de la Loire s'abaisse régulièrement. Il est aujourd'hui nettement plus bas que celui que Cessart avait constaté en 1755. Pour cette raison, le platelage posé sur les pieux et supportant les piles du pont s'est retrouvé à sec certains étés, d'où des effondrements et des injections de béton. Deux explications sont avancées : la baisse de l'alimentation en eau du fleuve, un dragage excessif de sable ( désormais interdit à proximité des ponts, en amont comme en aval ).
6) L'évolution de la navigation et du commerce
A partir de 1359, année où apparaît à Saumur la puissante " Communauté des Marchands fréquentant la Rivière de Loire et fleuves descendant en icelle ", il est prouvé que l'activité commerçante, la perception de taxes et la circulation des voyageurs sont intenses à Saumur. Cf. chap. 7/ L'activité marchande.
Une intéressante comptabilité de 1608 permet d'évaluer globalement le trafic de Loire ( chap. 12 ). A partir de quelques données, je conclus à un apogée de la navigation à Saumur aux XVe-XVIe siècles, et à une chute ensuite. Nous sommes mieux renseignés sur la navigation au XVIIIe siècle ; pour le vin, elle est plus forte qu'aux siècles précédents. Sur cette période, voir Chap. 17, § 4.
Dans la première moitié
du XIXe siècle, la navigation est très active. Avec
les bateaux à vapeur,
en particulier les inexplosibles, des lignes régulières
de voyageurs sont prospères.
Le premier train atteint
Saumur le 20 décembre 1848 ; la concurrence de
la voie ferrée est immédiatement victorieuse. Passé
1874, le trafic sur le fleuve devient faible. Cependant le
mythe de la Loire navigable faisant renaître un nouvel
âge d'or s'épanouit dans les années 1890 et
1900 ; il oppose les Loiristes aux Canalistes.
7) Les quais
Un ensemble exceptionnel, à protéger. Voir Lieux/ les quais de Loire.
8) Les lignes de ponts
Le grand pont de bois achevé en 1162
Chap. 3 / Texte de la charte d'Henri II
Histoire des anciens ponts sur le bras principal ( chap. 15 )
Les nouvelles techniques du Pont Cessart
Présentation du Pont Cessart, dans le dossier Lieux
Le pont Napoléon ( 1825-1834 )
Le pont de fer ( 1883-1886 )
Le pont du Cadre-Noir ( 1979-1982 ) et son doublement achevé en 2010.