Voir l'histoire du monastère ; les premières religieuses s'installent à Saumur en 1647. Elles s'implantent dans le quartier des Ponts après 1650, où elles achètent quelques maisons voisines et possèdent un îlot entouré par leur clôture.
Ci-contre, l'extrait du cadastre de 1812 marque l'inachèvement du monastère, réduit à un grand bâtiment conventuel, à une église en rotonde complétée par une petite nef et à un passage rejoignant la grande rue des Ponts ( en bas ).
A
partir de 1653, Vincent Aurioust, un maître architecte de
Fontevraud, prépare la construction de la chapelle. L'année
suivante, Louis-Abel de Sainte-Marthe lance le grand chantier
de la rotonde des Ardilliers. Sous
son influence, le projet de la Visitation est changé, et
le plan circulaire et la coupole sont adoptés. Seulement,
ici, les travaux sont rondement menés et la nouvelle église
est bénite par l'évêque d'Angers, Henry Arnauld,
le 17 mai 1658.
Cette coupole annonce les Ardilliers, en taille miniature. Mais elle a souffert des remaniements postérieurs et a été ébranlée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Consolidée sans goût, elle souffre toujours de sérieux désordres.
Les piliers et les pendentifs soutenant la coupole :
Support d'une statue, un des putti sculptés dans les années 1670 :
Dans l'organisation révolutionnaire, la chapelle devient, en octobre 1791, le siège de la nouvelle paroisse Saint-Jacques, puis elle sert d'hôpital. Avec le Concordat, elle redevient le siège de la paroisse Sainte-Marie de la Visitation, mais elle est bien petite pour accueillir ses fidèles. De 1842 à 1844, puis en 1857-1858, l'architecte de la ville, Joly-Leterme, la restaure et lui ajoute une nef et des chapelles latérales, ce qui lui donne un plan en forme de croix latine.
Dans ces nouveaux agrandissements exécutés sans élégance, seule peut être retenue la nouvelle porte d'entrée, pastichant le style du XVIIe siècle.
Ce monument ingrat est fermé au public en août 2008, en raison d'inquiétants désordres dans sa toiture.
Les bâtiments conventuels, commencés autour d'un cloître, n'ont jamais été achevés. A partir de 1683, la communauté devient plus riche et elle lance plusieurs campagnes de construction.
Du côté de l'ancienne entrée sur la grande rue des Ponts, le logis de la soeur tourière et le parloir des religieuses sont datés de 1685 ( sur la lucarne ). Cette réalisation de Gilles Baudoin, d'un bon classicisme, a servi de presbytère jusqu'en 1974.
Le grand corps de logis des religieuses est bâti dans les années 1686-1692. Aujourd'hui bien restauré, son escalier monumental dessert les deux étages. Structuré autour d'un noyau central ajouré, il présente un jeu d'élégantes arcatures ; entre des paliers spacieux, les volées sont droites et toutes les marches rectangulaires.
- A.D.M.L., 263 H 1 ; Bibliothèque Mazarine, ms. 2436, t. 8.
- Eric CRON et Sophie SASSIER, Notre-Dame des Ardilliers et la Visitation, Itinéraire du Patrimoine, 2001.
- Marie-Jane DURAND et Pierre DUTREUIL, Saumur. Promenade d'architectures, 1995, p. 103-106.