Chapitre 19 : |
L'organisation locale des pouvoirs civils au XVIIIe siècle |
Dans le maquis des structures de l'Ancien Régime,
ce chapitre reprend des éléments donnés
dans les dossiers précédents et s'efforce de dresser
une synthèse sur les pouvoirs civils au cours du XVIIIe
siècle.
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1) La Sénéchaussée et la justice royaleDossier 1 : Le fonctionnement des tribunaux |
La hiérarchie + le Sénéchal lieutenant général ( qui se fait parfois appeler " Président de la Sénéchaussée, sénéchal, lieutenant général ", ce dernier titre faisant l'objet d'interprétations diverses ), juge ordinaire au civil et au pénal, sous la tutelle du Présidial et du Parlement. La sénéchaussée est vaste , regroupant 192, parfois 193 paroisses, et possédant de lointaines enclaves jusqu'à Richelieu et Moncontour ; voir plan de la sénéchausée ;+ le lieutenant général de police, responsable
de l'ordre public, des sépultures, des foires et marchés,
de l'urbanisme et du fonctionnement des corps de métiers.
La charge est créée en 1699 et attribuée
à la famille Barré en 1711 ;
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2) La survivance des justices seigneurialesDossier 2 : La justice seigneuriale de Saint-Florent |
Même si des seigneurs continuent à se
proclamer hauts justiciers, la plupart des juridictions de fief
ont cessé de fonctionner.
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3) Les tribunaux fiscauxDossier 3 : La répression du faux-saunage |
- L'Election, outre ses services de perception des impôts ( receveur des Tailles, receveur des Vingtièmes et de la Capitation ) est complétée par le Tribunal des Aides, qui juge les différends et les fraudes sur les tailles et sur les aides. Ce tribunal ne fait guère parler de lui.- Le Grenier à Sel, outre sa fonction de distribution
du sel du devoir, juge les nombreux délits liés
à la gabelle. Cette juridiction est sans cesse renforcée ;
Saumur devient ainsi l'un des principaux centres nationaux de
répression du faux-saunage ( dossier 3 ).
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4) Monsieur de SaumurDossier 4 : Les bourreaux de Saumur |
La Commission de Saumur a donné beaucoup de
travail à l'exécuteur de haute justice de la Sénéchaussée.
La fonction de bourreau est occupée par plusieurs dynasties
familiales. Le dossier 4 regroupe les données que nous
avons pu réunir.
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5) La recherche permanente de l'autonomie municipaleDossier 5 : La municipalité, de la tutelle du sénéchal à la tutelle du subdélégué |
Au lendemain de la Fronde, Saumur est récompensée
de sa fidélité ; elle peut récupérer
son hôtel de ville et réorganiser ses structures
municipales, mais le corps de ville ne parvient pas à
s'imposer, surtout en raison de ses graves difficultés
financières. Il échappe difficilement à
la tutelle du sénéchal pour tomber sous la tutelle
du subdélégué.
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6) La prolifération des impôts et des redevancesDossier 6 : Les impôts dûs au roiDossier 7 : L'instauration du tarifDossier 8 : Les redevances municipales, seigneuriales et ecclésiastiquesDossier 9 : L'affaire des rangées |
Converti en valeurs modernes selon le poids de l'or, le montant de chaque impôt ne paraîtrait pas bien lourd, mais la prolifération anarchique des redevances, l'arbitraire de leur assiette engendrent un vif sentiment d'injustice.Dans les dossiers joints, nous donnons la liste et la définition des impôts royaux, puis nous présentons une réforme fondamentale de ces impôts, qui sont remplacés par le tarif ( dossier 7 ). Des taxes municipales, des redevances seigneuriales
et ecclésiastiques continuent à être perçues.
La dîme donne naissance à de vives contestations
et l'affaire des rangées engendre une cascade de procès.
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7) Les défauts communs à ces impositions |
a) leur poids ? A la fin de l'Ancien Régime, la ponction fiscale du pouvoir central est très grossièrement estimée à 15 % du revenu national, et donc bien loin des 46,3 % ( en 2013 ) de nos prélèvements obligatoires. Dans ce cadre, l'Anjou, pays d'élection, est plus rudement traité que les provinces périphériques, les pays d'états, rattachés plus récemment à la couronne. Tenir aussi compte du fait que les villes sont plus ménagées que les campagnes.b) l'arbitraire des levées Les taillables s'attendent aux impôts annuels réguliers, mais, en outre, certaines années, des taxes exceptionnelles frappent les contribuables sans aucun souci du dosage. Par exemple, en 1661-1662, les Saumurois doivent payer un Don de Joyeux Avènement et un pontonnage, un péage destiné à la reconstruction du pont sur le bras principal. Par surprise, la ville lève ainsi des contributions exceptionnelles, par exemple, pour reconstruire la façade occidentale de l'église Saint-Pierre ou, en 1761, 22 162 livres pour payer le nouveau presbytère.c) l'imprécision de l'assiette Les tailles sont établies d'après les
indices apparents de richesse. Les égails qui nous sont
parvenus manifestent une apparente logique : habituellement
trois livres sur les familles modestes, une trentaine sur les
plus riches. Des plaintes fréquentes s'élèvent
contre les pouvoirs discrétionnaires des asséeurs
( habitants "élus" pour un an et chargés
d'établir et de collecter la taille ). Il est fait
allusion à des règlements de comptes entre familles.
Nous avons également remarqué des taxations d'office
délirantes et arbitraires frappant les " nouveaux
convertis opiniâtres " vers 1697, sur décision
de l'intendant de Tours. Voir la
conversion par l'impôt.
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