Karolus, monogramme de Charles le Chauve, imité par un scribe de Saint-Florent (A.D.M.L., H 1836)

 

Chapitre 2 : 

Les fondations ( 845-1026 )

L'orthographe Foulques ou Geoffroy résulte d'une mode de la Renaissance. Nous la reprenons quand même, ainsi que Eudes, Hugues ou Landry, afin de ne pas dépayser le lecteur.

 A la façon des personnes perturbées par les mystères de leur naissance, toute histoire, nationale ou locale, est dominée par la hantise des origines. Certaines villes peuvent présenter une charte de fondation ou bien raconter les actes, authentiques ou légendaires, qui ont présidé à leur éclosion.

 

FONDATION D'UNE ABBAYE ET D'UN CHÂTEAU

   

1) Le mystère des origines

Dossier 1 : Les archives de Saint-Florent ( avec illustrations  ).

 Dossier 2 : Le Livre Noir

Dossier 3 : Les premières chroniques.   

  La cité saumuroise a des origines plus confuses : fille d'une longue cohabitation entre moines et guerriers, elle grandit timidement, en comblant le vide laissé par le déclin des anciennes capitales régionales, Lézon ( à Saint-Just-sur-Dive ), Carnona ( Chênehutte ) et Doué. On ne sait pas bien qui est le père, le château ou le monastère. Saumur est-elle d'abord un château, à l'abri duquel s'installe un monastère ? ou bien un monastère qui est fortifié après sa fondation ?
 Les sources écrites et les premières chroniques se prononcent en faveur de la seconde option, avec des arguments sérieux, mais elles proviennent quasi exclusivement des moines de Saint-Florent et elles posent de difficiles problèmes d'interprétation & (1). Voir d'amples explications dans les trois dossiers ci-contre.

 Comme il se doit, nous avons examiné tous ces documents, bien que leur accès ne soit pas facile, scruté leurs divergences, lu tous les commentaires des spécialistes. Dans Archives des Saumurois. Témoignages du Xe au XIXe siècle, 1998, p. 12-20, nous donnons la traduction des textes fondamentaux. On comprendra que dans une rédaction destinée au grand public, nous ne puissions pas donner toutes les références ni produire des gloses de lourde érudition.
 

2) Les invasions normandes

 

 

 

 

 

 

 

Dossier 4 : Un premier château sur la colline de Saumur ?

 Après quelques raids côtiers, les Vikings réapparaissent à l'été 853, commandés par Sidroc. Ils s'emparent de l'abbaye du Mont-Glonne, que les religieux viennent de quitter précipitamment, en se réfugiant à Saint-Savin.
 Retranchés dans l'île Batailleuse située près du monastère, les Normands remontent le fleuve et passent devant le site de Saumur, en particulier quand ils lancent des expéditions vers Tours, puis vers Orléans. Bientôt, ils adoptent le cheval, ce qui leur permet d'attaquer des terres situées loin des cours d'eau. Ils reviennent jusqu'en 903, mais c'est la dernière fois ; ils se cantonnent ensuite sur l'estuaire de la Loire, où Alain Barbetorte les soumet en 937.
 La région voisine du fleuve a connu cinquante années d'insécurité et parfois de pillage ; en 866, l'abbé du Mont-Glonne la décrit comme « cruellement et souvent attaquée par les féroces Normands, ennemis de Dieu, au point que cette province, jadis si belle à voir, est redevenue un désert et que toute vie en a été chassée ». L'Historia affirme que les habitants du Saumurois sont allés se cacher « dans des grottes souterraines à Doué » « (2). Mais ailleurs, la même chronique évoque l'existence à Saumur d'un château servant d'abri ( Dossier 4 ). Une simple tour de guet présente plus de vraisemblance.
 D'une façon générale, les moines ont exagéré l'ampleur du désastre ; l'évocation de la fureur des Normands est devenue un genre littéraire, qui se retrouve dans les premières pages de l'Historia. S'il est exact que les abbayes constituent la cible privilégiée des Scandinaves, c'est en raison de leurs trésors et de leur capacité à verser de lourds tributs, bien plus que par haine de la religion. Les invasions normandes ne constituent pas une rupture dans la civilisation ; bien vite, les Vikings cessent de tout détruire, préférant rançonner et même commercer. Certains se convertissent et se fixent sur place.
   

3) La fondation d'une abbaye comtale

 

 

 

 

 

 

 Dossier 5 : Analyse critique des récits des moines

 Dossier 6 : Le contexte des années 950

 En tout cas, les moines de Saint-Florent du Mont-Glonne se sont enfuis, en emportant le corps de leur saint patron et leurs chartes d'immunités ; ils se sont réfugiés, peu après 866, dans leur domaine de Saint-Gondon ( ou Saint-Gengoult ), situé près de Gien. Ils y résident encore vers 905 ; leur chef, Gautier, se décerne alors le titre " d'abbé des monastères des bienheureux Jean, Florent et Gondon " «(3), mais la communauté se réduit à neuf moines ê (4). On peut conjecturer qu'elle s'est dispersée par la suite, car la liste des abbés présente une césure évidente.
 C'est seulement le corps de saint Florent qui réapparaît dans le compte-rendu d'un plaid ´ (5), tenu dans le Véron en septembre 958 :

 « ...grâce aux encouragements et à l'aide du très noble et très éminent comte Thibaud [ le Tricheur ] fut construit à Saumur le monastère dans lequel ce comte, accompagné d'une grande foule, transféra glorieusement le saint confesseur, qui avait été trop longtemps exilé sur les confins de l'Auvergne. »

 C'est donc peu auparavant, sans doute en 956 ( d'après la chronologie des abbés ), que le comte de Blois, Thibaud le Tricheur x ( biographie ) fonde le nouveau monastère de Saint-Florent du Château «(6) et, par suite, la ville de Saumur. Dans leur banale réalité, ces faits ont paru trop simples et trop secs aux chroniqueurs de l'abbaye, qui ont élaboré des récits complexes envahis par le merveilleux. Peut-on y glaner quelques compléments ? ( voir dossiers 5 et 6 )
  

4) Le monastère de Saint-Florent du Château

 

Dossier 7 : Essai de reconstitution de Saint-Florent du Château

 

 

 

 Dossier 8 : Un atelier de textile dans l'abbaye ?

 La nouvelle abbaye est en chantier pendant une trentaine d'années. Une première consécration a lieu en présence de Thibaud le Tricheur ; les scribes ont retenu le jour, un 2 mai, ce qui est utile pour le calendrier liturgique, mais, avec leur superbe indifférence à l'écoulement du temps, ils n'ont pas précisé l'année, qui pourrait être 956. une seconde consécration est effectuée vers 970.
 Le monastère regroupe alors une vingtaine de moines en permanence. Il nous reste quelques vestiges de l'église abbatiale, mais surtout une description très détaillée, donnée par l'Historia et sans doute fiable, car le chroniqueur a pu voir les bâtiments.
 L'abbaye est couverte de peintures, qui ornent en particulier les lambris de l'abbatiale. Dans le cloître, des motifs sculptés dans la pierre sont accompagnés de légendes en vers. Deux tapis venus « d'au-delà des mers », donc d'Orient, ont été offerts par une reine de France «(7). Les ornements liturgiques précieux, les tenture de soie ou de laine abondent. Un passage de l'Historia évoquant la fabrication de tentures précieuses dans le cadre du monastère a fait couler beaucoup d'encre ( dossier 8).
 Ce luxe est sans doute voyant : au cours d'une crise qui secoue la communauté, un religieux venu de Marmoutier, pris de fureur, défigure à coups de marteau une belle sculpture du cloître. Puis c'est le feu qui fait rage vers 1022, mais les dégâts sont vite réparés.
 L'abbaye est encore plus fière de sa richesse en reliques, recouvrées par Thibaud le Tricheur : « le calice de la Cène du Seigneur, un encensoir sur pieds fabriqué par saint Eloi, le missel et le psautier dans lesquels saint Florent a lu... » Elle possède aussi le corps de saint Doucelin, qui aurait été disciple de saint Martin et aurait évangélisé la région d'Allonnes. Doucelin est un saint guérisseur, efficace contre les intempéries et contre les fièvres ( endémiques, ne l'oublions pas, dans la Vallée ). Il sait aussi conjurer les malheurs du temps «(8),mais il fait un peu figure de rebouteux par rapport au thaumaturge de bonne renommée qu'est saint Florent «(9).

 

LE SAUMUROIS À LA FIN DU Xe SIÈCLE

   

5) Un domaine centré sur le Saumurois 

 « Toute la religion est dans le refus du monde » affirmait Eudes de Cluny. Afin de méditer à l'abri des contingences matérielles, nos moines savent aussi s'assurer des revenus importants et stables, reposant sur une solide assise foncière.
 Ils récupèrent d'abord le monastère du Mont-Glonne, devenu un champ de ruines, et quelques dépendances de ce dernier.
 Les grands personnages du temps leur font des donations considérables, des terres, des moulins, des églises, des dîmes, des exemptions de taxes. Dans une douzaine de cas, il s'agit d'un legs, le testateur exigeant d'être enterré dans l'église abbatiale « ad sanctos », auprès des reliques.
 En général, les moines sont issus de familles aisées et ils apportent des biens en entrant dans la communauté. On retrouve aussi quelques cas de précaires ´(10), mais fort peu d'achats. En sens contraire, on ne leur connaît qu'un seule donation désintéressée : une vigne située au Coudray-Macouard, près du pont sur le Thouet, qu'ils accordent à Saint-Aubin d'Angers.
 L'abbaye possède déjà quelques domaines lointains : Saint-Louans, près de Chinon ; Saint-Macaire-en-Mauges ; Saint-Michel-en-l'Herm, dans le Poitou ; Livré, près de Rennes. Cependant, pour l'essentiel, ses biens sont concentrés sur le Saumurois, où elle est le grand propriétaire.
 Pas trace de réserve foncière exploitée en faire-valoir direct. Le domaine est en entier découpé en tenures, qui sont confiées à des serfs ou à des paysans libres. Les redevances en argent sont faibles ; sur la liste de 42 tenanciers qui nous est parvenue, le cens le plus élevé se monte à deux sous et demi «(11). Pour le monastère, les revenus en parts de récolte et en travail sont bien plus considérables. Une importante rentrée provient aussi des 28 églises et chapelles que possède l'abbaye ( sans compter celles du château ). Elle y perçoit les dîmes et partage un important casuel ´ (12) avec le desservant ; ces revenus donnent naissance à d'âpres contestations.
   

6) Les premiers seigneurs de Saumur

 L'abbé est-il en outre le seigneur du Saumurois ? C'est ce qu'affirment les chroniques monastiques : « Le comte confia à l'abbaye, en bien propre et sans aucune réserve, les possessions particulières qu'il avait dans le territoire de Saumur, églises, terres cultivées et incultes, eaux, coutumes. » Ce que l'Historia résume en une formule : « Le comte confia aux moines toute sa seigneurie sur la province » ê (13). Cette affirmation est sans doute vraie pour les premières années qui ont suivi la fondation du monastère, car aucun autre pouvoir n'apparaît alors.
 Toutefois, quand la région commence à renaître, quand elle est convoitée par d'ambitieux voisins, Thibaud le Tricheur la confie en bénéfice à l'un de ses fidèles, dont l'existence est attestée à Saumur à partir de mai 966. Ce premier seigneur de Saumur est d'origine danoise, descendant peut-être de vikings convertis et fixés dans la région. Les textes, tous rédigés en latin, l'appellent Gelduinus x (biographie), que je rendrai par Gelduin le Vieil «(14), comme le faisait Dom Huynes.
 Gelduin est un puissant seigneur ; il possède, en Touraine, la terre de Maillé, des châteaux, comme Ussé, des églises, comme Saint-Cyr [sur-Loire] ; dans le Blésois, il est pourvu de la terre de Pontlevoy. Il a des alliances matrimoniales avec les vicomtes de la région.
 Entre 979 et 996, son fils, Gelduin le Jeune, lui succède. Nous reparlerons de la guerre qui l'oppose à Foulques Nerra.
    

7) Château-Saumur

 Les Gelduin, père et fils, sont investis du Saumurois, afin de défendre une possession frontalière particulièrement menacée. Et leur tâche première est d'élever une fortification, peut-être à partir de retranchements plus anciens.
 Plusieurs indices permettent de dater le nouveau château des alentours de 966. Composé dans les premières années du XIe siècle, un poème supplie saint Florent d'intervenir en faveur de l'âme du comte de Blois : « Délivre celui qui t'a construit un temple avant de construire sa tour et qui n'a pas fondé sa maison avant de fonder ce monastère... » L'ordre des constructions est clairement formulé.
 Dans leurs textes latins, les scribes de l'abbaye ont constamment hésité sur la dénomination de la ville , employant Salmurum tout comme Salmurum Castrum «(15). Or, si l'on s'en tient aux chartes que l'on peut dater avec précision, dans les sept actes remontant aux années 966-970, c'est la forme Château-Saumur qui est adoptée et qui peut fournir l'indice d'une fortification récente.
 Les textes sont clairs : une enceinte protège à la fois le monastère et "la maison de Gelduin", située derrière le verger des moines et renforcée par un fossé et un mur. N'imaginons pas, comme les historiens anciens, une immense muraille de pierre. L'époque privilégie les fortifications en terre et en bois «(16). Cette enceinte était plus exiguë que les actuels bastions de Duplessis-Mornay, car lors de la construction de ces derniers, des maisons accolées à l'extérieur du rempart ont été abattues. Deux portes contrôlaient les entrées, la plus forte et la plus haute étant sur le côté occidental &(17).
    

8) La capitale du Saumurois

 

 

 Dossier 9 : Les relations entre les pouvoirs

 

 

 Dossier 10 : Le Saumurois vers l'an mil

 Forteresse dominante, centre de marché, but de pèlerinage, Saumur est devenu d'une façon définitive la capitale politique, militaire, religieuse et financière de la région. L'abbé nomme la majeure partie des desservants des églises et des chapelles. Les produits des cens, des tonlieux ( péages ) et des dîmes convergent vers la cité.
 Le droit s'aligne sur cette réalité ; le siège de la voirie ( vicaria ), désormais la seule circonscription judiciaire et administrative, n'est plus à Chênehutte, mais apparaît fixé à Saumur en février 966.
 Dans ce ressort , un agent du comte, le voyer, assure la police générale, notamment des routes et des marchés, il fait payer les amendes et il arrête les délinquants, qui sont jugés par le prévôt de l'abbaye ou le prévôt du château ´(18).
 Saumur est devenue une ville, en ce sens qu'elle structure un espace rural environnant «(19). Mais ce Saumurois est encore réduit : Gennes est atteint : cependant, Doué et Montreuil conservent leur autonomie ; au nord, l'attraction saumuroise se limite à la Vallée, sans déborder sur le plateau, et Bourgueil demeure sous la tutelle directe de la fondatrice de l'abbaye.
 L'importance nouvelle de la colline du château entraîne un glissement des habitants, qui se resserrent autour des fortifications et sur l'axe entre Nantilly et la Loire ( aujourd'hui, Grande-rue et rue de la Tonnelle ). La rive gauche du Thouet, jadis zone la plus peuplée, marque le pas. Bagneux n'est pas encore cité. Quelques familles de troglodytes se regroupent derrière l'église de Saint-Hilaire, mais, décrivant les alentours de Saint-Florent le Jeune en 1026, l'Historia fundationis écrit : « les habitants étaient encore éloignés et rares ».
 La vie des Saumurois est rythmée par les cloches de l'abbaye ( Clarellus, Vox Domini ). Leur année, comme celle des moines, commence à Noël, parfois au 1er janvier, jamais à Pâques. La fête de Saint-Florent du 22 mai est la marque du terme pour les tenanciers.
 Parmi les nombreuses cités qui prennent leur essor à cette époque, les historiens distinguent les bourgs castraux et les bourgs monastiques. Il est clair que Saumur appartient à ces deux catégories à la fois.

 

1026, SAUMUR DANS LE COMTÉ D'ANJOU

    

9) La rupture de 1026

Dossier 11 : La guerre de 40 ans

Dossier 12 : Les deux versions de la prise de Saumur

 En 987, l'avènement de Foulques III Nerra marque le début d'une interminable guerre, aux rebondissements multiples, tant les antagonistes font preuve d'énergie, de hardiesse et d'habileté.  Finalement, en juillet 1026, le comte d'Anjou s'empare de la ville et du château de Saumur par la ruse et sans grand combat. Les récits divergent ; cependant, il paraît certain que les tours et le monastère ont été incendiés, au moins en partie.
   

10) Le Saumurois rattaché définitivement à l'Anjou

 Sur les instances de Gelduin le Jeune x, Eudes de Blois tente de reprendre Saumur, un mois plus tard. Les hommes d'armes de Foulques Nerra, enfermés dans le château, résistent, et les opérations tournent au désavantage du comte de Blois : une machine de siège est incendiée par les nouveaux occupants ; ses troupes assiégeantes sont fatiguées et pressées de rentrer, car les vendanges approchent ; finalement, Eudes licencie son armée.
 Plus tard, sans doute l'année suivante, Eudes II et son fils Thibaud reviennent assiéger Saumur. Ils plantent leurs tentes dans un clos de vigne situé au nord de la nouvelle abbaye en construction. Les moines s'interposent, et les deux comtes concluent un accord : Eudes renonce à Saumur et Foulques Nerra - qui gagne au change - démantèle sa forteresse de Montboyau. En compensation de sa perte, Eudes accorde à Gelduin la terre de Chaumont [sur-Loire], que ce dernier fortifie, poursuivant sa lutte contre les Angevins et affrontant Sulpice d'Amboise à l'ouest et la forteresse de Montrichard au sud.
 Quant à l'appartenance à l'Anjou de Saumur et de sa région, c'est un fait irréversible. C'est pourquoi la date de 1026 est capitale.
    

11) La fondation de Saint-Florent le Jeune

 Les moines, effrayés par la violence de Foulques Nerra, repoussent sa proposition d'aller s'installer à Angers. Selon le chroniqueur, la châsse de saint Florent les imite : placée sur une barque, elle descend la Loire jusqu'à Trêves, l'ancienne frontière, mais refuse de quitter sa province et s'engrave obstinément sur les bancs de sable, ce qui provoque une nouvelle colère du comte d'Anjou.
 Les moines placent le corps de leur saint patron dans l'église Saint-Hilaire des Grottes, qui leur appartient, puis ils se divisent en deux groupes : le plus gros de la communauté redescend la Loire par bateau et trouve un asile provisoire au Mont-Glonne ; l'abbé Frédéric reste sur place avec le prieur et sept moines. Ils vivent dans de pauvres cabanes, « à la façon des paysans ».
 Leur projet est de revenir dans le monastère du château, qu'ils restaurent partiellement et qu'ils font réconcilier ´(20) par l'évêque d'Angers. Six moines environ l'habitent quand Geoffroy Martel, le fils de Foulques Nerra, prend le commandement du château. Il les expulse avec sa brutalité coutumière et les remplace par des chanoines ê(21).
 Les religieux décident alors de construire un nouveau monastère, dans un endroit isolé, situé dans leur villa de Verrie ( qui s'étend alors jusqu'au Thouet ). Ils s'installent sur une terrasse, au lieu-dit "le Gué" «(22).
   

 

 Cette reconstruction un peu à l'écart de Saumur marque la séparation définitive entre le château et l'abbaye. Saumur devient exclusivement un bourg castral, mais un nouveau bourg monastique va naître à Saint-Florent.